À peine rentré à Chavaniac, il y reçut une députation de la garde nationale parisienne, chargée de lui remettre une adresse votée, le 10 octobre, dans une réunion solennelle présidée par M. de Charton, deuxième commandant général de la milice, et de lui présenter « la spécification » d’un modèle d’épée forgée avec des verrous de la Bastille qu’on avait résolu de lui offrir. Cette délégation, composée de sept députés désignés par le sort, un dans chaque division d’infanterie et de cavalerie[1] partit de Paris le 31 octobre et arriva le 5 novembre à Chavaniac, où elle passa deux jours[2].
Vers la même époque, une délégation de la garde nationale de Lyon porta également au Général une adresse et un étendard à la romaine.
Ce trophée, dont il est question dans l’inventaire publié ci-après, se composait d’une couronne civique en feuilles de chêne, surmontée du coq gaulois et enchâssant un grand écusson. Sur l’un des côtés de cet écusson, un bas-relief représentant le dévouement de Curtius qui se précipite dans le gouffre dont les flammes entourent déjà le poitrail de son cheval ; de l’autre côté, le lion que la seconde ville de France a mis dans ses armes. Enfin, au-dessous de la couronne, les lettres initiales C. L. O. C. (Civitas Lugdunensis optimo civi).
Inquiètes des bruits de complots contre la vie du général, les gardes nationales voisines vinrent lui offrir une garde d’honneur ; sa fierté ne pouvait que lui faire décliner cette offre, si flatteuse fût-elle.
L’administration du Directoire de la Haute-Loire prit, le 11 novembre, la délibération suivante :
« L’Assemblée du Directoire a appris avec la plus vive satisfaction que M. de Lafayette a été élu, à l’unanimité, membre de