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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1881-1882, Tome 3.djvu/431

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des séances

circulaire du Ministre de la justice en date du 21 juillet 1858 ne doit plus être officiellement admise.

2o Que la présence du sulfate de potasse dans les vins de commerce résultant soit du plâtrage du mout, du mélange du plâtre ou de l’acide sulfurique au vin, soit du coupage du vin non plâtré avec du vin plâtré ne doit être tolérée que dans la limite maxima de 2 grammes par litre.

Cette même circulaire adressée aux procureurs généraux à la suite de cet avis les invite à poursuivre, en vertu des lois sur la falsification, la vente des vins contenant une quantité de sulfate de potasse supérieure à celle de 2 grammes par litre.

L’autre circulaire adresse par M. le Ministre du commerce à tous les préfets annonce que ces dispositions ont soulevé de si vives réclamations dans le commerce des vins, que M. le Ministre de la justice a cru devoir surseoir à l’application de la précédente circulaire jusqu’à ce que la question du plâtrage des vins ait fait l’objet d’une nouvelle enquête. Cette circulaire prie MM. les Préfets de demander l’avis : 1o des chambres de commerce, des chambres syndicales de marchands et de fabricants de vin du département ; 2o des sociétés scientifiques et agricoles et 3o enfin celui des conseils d’hygiène et de salubrité publiques.

M. le Président explique que l’addition du plâtre ou sulfate de chaux dans les vins produit, au contact du bitartrate de potasse naturellement contenu dans le mout du raisin, du sulfate de potasse, sel qui rend les vins purgatifs et qui, lorsque l’effet purgatif ou laxatif fait défaut, constitue un poison musculaire.

Un membre ajoute que les effets toxiques du sulfate de potasse sont bien connus, car ce sel, appelé autrefois sel de duobus, d’arcanum duplicatum a été employé comme purgatif et a produit fréquemment des empoisonnements surtout en Angleterre. Sans doute son administration aux doses de 13 à 20 grammes dans deux à trois verres d’eau peut produire des effets purgatifs au même titre que le sulfate de soude : mais si ces effets ne se manifestent pas, si le sel est porté par l’absorption dans l’économie, il agit alors comme un poison musculaire au même titre que le nitre. Les premiers symptômes produits par ce poison consistent en un ralentissement considérable de la circulation, des défaillances, des syncopes, en une paralysie des membres et surtout des membres abdominaux. « J’ai vu souvent, dit ce membre, des ouvriers se plaindre que le vin des auberges les rendait malades et leur coupait les jambes, il n’est pas rare malheureusement de voir dans notre département des hommes boire le dimanche,