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Page:Société agricole et scientifique de la Haute-Loire - Mémoires et procès-verbaux, 1881-1882, Tome 3.djvu/52

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le château de chavaniac

lieu, où ma tante avait, pendant plusieurs années, désespéré de jamais nous revoir. Il m’a été bien doux également de pouvoir lui présenter ma belle-fille chérie, Émilie Tracy, aujourd’hui femme du bienheureux Georges et qui possède toutes les aimables qualités que mon cœur pouvait désirer[1]. »

Les travaux de restauration du château à peine ébauchés au mois de décembre 1791, étaient achevés. Lafayette se hâte de féliciter son architecte de leur bonne exécution :

« Je ne veux pas tarder, cher citoyen, à vous dire combien j’ai été satisfait de vos ouvrages et combien j’eusse été heureux de les voir avec vous. Les deux tours font le meilleur effet, la galerie est très belle, l’appartement d’en haut charmant et j’ai été enchanté de mon cabinet vert. L’escalier ne subsiste plus. On ne monte pourtant pas à l’échelle ; ma tante a pris un mezzo termine, en faisant derrière la galerie un escalier tout droit qui, de la porte près du salon, aboutit à l’appartement que vous me destiniez. Je suis sûr que vous prenez encore quelque intérêt à ces détails. Vous en mettez beaucoup plus à savoir des nouvelles de ma tante ; sa santé est parfaite. Je l’ai trouvée telle qu’elle était à la fin de 91.

À peine arrivé ici, il m’a fallu aller au Puy ; j’y ai embrassé les amis qui, en 92, empêchèrent ma femme d’être conduite à Paris. J’y ai vu le Préfet qui est excellent et dont la réponse pour votre colonne[2], s’il est consulté, sera telle que nous la désirons. Mon tableau de la démolition de la Bastille m’a été restitué ; il partira bientôt pour Lagrange où je serai moi-même avant le 15 fructidor »[3].

À cette même époque, Mme de Montagu, sœur de Mme de La-

  1. Dr Cloquet, Vie privée du général Lafayette, p. 115.
  2. Il était alors question d’élever, dans chaque chef-lieu du département, une colonne commémorative portant le nom des braves nés dans le département et tués à l’ennemi pendant les guerres de la Révolution. M. Vaudoyer avait demandé à être l’architecte du monument qui devait être érigé au Puy.
  3. Nous devons communication de cette lettre à l’obligeante courtoisie de M. Vaudoyer, petit-fils du restaurateur de Chavaniac et, lui-même, un de nos architectes parisiens les plus distingués.