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Page:Société de l’enseignement supérieur - Revue internationale de l’enseignement, volume 37, juin 1899.djvu/116

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REVUE INTERNATIONALE DE L’ENSEIGNEMENT

fesseur titulaire, directeur des cours (c’est depuis l’origine, M. Bernard Bouvier, dont le zèle infatigable est une des principales causes du succès de l’institution), et par cinq ou six privat-docents. Il est à remarquer que le public auquel s’adressent ces cours (surtout le public de langue et de culture allemande) tient beaucoup à ce qu’ils soient professés par des personnes appartenant à l’enseignement supérieur. En France, pour des raisons qui sautent aux yeux, nous n’établissons a priori aucune distinction entre un professeur de lycée et un professeur ou maître d’Université ; nous classons chacun d’après son mérite personnel, et non pas d’après ses titres. On a, en Allemagne, une toute autre idée de la hiérarchie. L’Université de Genève a tenu compte de ce sentiment, et a réservé aux membres des enseignements secondaire et primaire les fonctions de directeurs d’un certain nombre des groupes de conversation.

Durée du cours. — Les cours durent généralement du 16 juillet à la fin août. Ces six semaines paraissent à la majorité des étudiants un laps suffisant, mais absolument nécessaire, pour se perfectionner dans la connaissance et l’usage de notre langue ; un mois serait généralement considéré comme trop court. D’autre part, cette période à l’avantage de coïncider avec le début des vacances dans presque tous les pays de culture allemande. Les élèves, presque tous des maîtres dans leurs pays d’origine, n’ont pas besoin d’abréger leur service pour venir à Genève, et ils peuvent encore faire un petit voyage avant de rentrer chez eux[1]. Les considérations de cet ordre ont plus d’importance qu’on ne croit.

Jusqu’à 1897, il y avait deux séries de cours : la seconde qui ne durait que trois semaines, à 12 leçons par semaine au lieu de 41 (soit 36 en tout), allait du 1er au 24 octobre. Les cours d’octobre s’adressaient surtout aux étudiants désireux de suivre à la rentrée les cours ordinaires de l’Université de Genève, et à qui l’on offrait ainsi une sorte d’initiation préalable, Cette seconde série, qui donnait peu de résultats, a été supprimée cette année. Elle a été, pour ainsi dire, absorbée par la création d’un séminaire de français moderne, dont les cours commenceront chaque année au 15 octobre et dureront cinq mois et demi ; ne seront admis à ce séminaire que les étudiants pourvus d’un certificat d’études latines ; on délivrera à la sortie un diplôme, qui sera, dit-on, très difficile à obtenir. Cette institution formera, avec celle des cours de vacances, un tout autonome, pourvu d’un budget spécial et s’administrant librement.

Heures de cours. — Tous les cours, sans exception, ont lieu le

  1. Comment les Universités françaises pourraient-elles concilier ces exigences avec la charge écrasante du baccalauréat ?