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Page:Sophocle (tradcution Masqueray), Tome 2.djvu/28

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Déjanire. — Sais-tu, mon enfant, qu’il m’a laissé de sûrs oracles au sujet de cette contrée ?

Hyllos. — Lesquels, mère ? J’ignore ce que tu veux dire.

Déjanire. — Qu’il doit y finir sa vie, ou, s’il supporte 80cette épreuve, que les jours qui lui resteront ensuite seront heureux pour lui. En un moment si critique, mon enfant, n’iras-tu pas lui porter secours[1], lorsque son salut assure 85le nôtre, ou que nous périssons avec lui ?

Hyllos. — Mais j’y vais, mère, et si j’avais connu ces oracles, je serais auprès de lui depuis longtemps. Jusqu’à ce jour le sort habituel de mon père ne me donnait pas trop de craintes ni d’angoisses. Mais maintenant que 90je comprends les choses, je ne négligerai rien pour apprendre la vérité entière sur elles.

Déjanire. — Va donc, mon fils ; même si l’on arrive après qu’il s’est produit, le succès, quand on l’apprend, est une nouvelle profitable.

Hyllos s’éloigne, et le chœur, composé de quinze
jeune filles de Trachis, fait son entrée dans l’orchestre.

Soutenu.

Le Chœur.Toi que la Nuit constellée fait naître, quand elle meurt, toi qu’elle assoupit dans les flammes du couchant, Hélios, Hélios[2], je te demande de proclamer où, peut bien habiter le fils d’Alcmène, ô dieu qui brûles avec un étincelant 'éclat ; est-il dans les détroits marins, séjourne-t-il sur l’un,


    ce n’est pas le hasard qui l’amène sur la scène, comme cela peut se produire quelquefois. (Cf. Antig. 1182.) Hyllos vient d’apprendre, au sujet de son père, de bonnes nouvelles et il accourt, pour les annoncer à sa mère.

  1. Comme on peut le voir dans l’apparat critique j’ai supprimé, avec Bentley, le v. 84, qui dans tous les mss. fait double emploi avec le suivant. Entre les deux trimètres il faut choisir. Peut-être avons-nous ici une double rédaction. Cf. Démosth. Philipp. III, 6 sqq. Éd. Weil.
  2. La Nuit, mère des astres d’or (cf. Eurip. El. 54) enfante à l’au-