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Page:Sophocle (tradcution Masqueray), Tome 2.djvu/352

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emmène, vont bientôt se joindre, au milieu des clameurs victorieuses.

Ou bien est-ce vers le couchant, dans la neige des montagnes, après avoir traversé les pâturages d’Œa, qu’ils se sauvent sur des chevaux ou des chars qui luttent de vitesse ? Le ravisseur sera pris : terrible est l’Arès qui s’élance sur lui, terrible la force des Théséides. De toutes parts étincelle le mors, de toutes parts se rue, à toutes brides, la charge des cavaliers qui honorent Athéna équestre et le dieu des mers qui enserrent la terre, le fils aimé de Rhéa[1].

Lent d’abord, puis plus rapide.

Luttent-ils ? Hésitent-ils ? Je prévois en ma pensée que vont bientôt diminuer les souffrances de celles qui ont tant supporté, tant subi d’outrages de la part des êtres de leur sang. Il va agir, oui, il va agir, Zeus, aujourd’hui même. Je prédis des combats favorables. Que ne suis-je un ramier, rapide comme la tempête ! J’atteindrais la nuée éthérée. Je contemplerais de loin le spectacle de ces luttes !


    quand il préparait son acte de violence, mais tout cela est écrit pour le théâtre.

  1. En ce stasimon — qui a quelque analogie avec celui des Trachiniennes v. 497-530, puisque dans les deux cas le chœur décrit une lutte qu’il n’a pas vue, mais qu’il imagine, — la rencontre des deux parties adverses est supposée pouvoir avoir lieu en trois endroits différents : d’abord, dit le texte, près des rivages du dieu pythien, c’est-à-dire près du temple d’Apollon, situé à quelque distance de la mer, le long de la Voie sacrée, à huit kilomètres environ du Dipylon. A la place de ce temple s’élève aujourd’hui l’église byzantine de Daphni, ainsi nommée à cause des lauriers (δάφναι) qui poussaient jadis aux alentours et qui rappelaient l’ancien culte d’Apollon. Le second point de rencontre est Éleusis, sur la baie de ce nom, où deux fois par an, au printemps et à l’automne, étaient célébrés les Mystères dans le Sanctuaire des Grandes Déesses, Déméter et Coré. Ce sanctuaire avait été primitivement élevé, à l’époque mycénienne, par le roi-prêtre Eumolpos et il fut bien des fois depuis retouché, agrandi : tout cela n’est plus maintenant que ruines éparses sur le sol. Enfin le dernier point, qui pour les modernes n’est pas aussi célèbre que les deux autres, paraît devoir être placé dans le voisi-