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Page:Sophocle (tradcution Masqueray), Tome 2.djvu/406

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Antigone. — Que dis-tu, roi, souverain d’Athènes ?

Thésée. — Jeunes filles, Œdipe m’a interdit qu’aucun mortel approche de ces lieux ou invoque la place sacrée qu’il occupe. Il m’a affirmé que si j’exécutais avec soin son ordre, je régnerais toujours sur une contrée exempte de malheurs. La divinité donc et le ministre de Zeus, Horcos, qui entend tout, ont reçu ma promesse.

Antigone. — Si telle est la volonté de mon père, que les choses en restent là. Mais nous, renvoie-nous dans l’antique cité de Thèbes, pour que nous prévenions, s’il est possible, la mort qui menace nos frères.

Thésée. — Je le ferai, et tout ce que je pourrai exécuter qui vous soit utile et qui plaise à celui que la terre vient de recevoir, je ne me lasserai pas de l’accomplir, comme c’est mon devoir.

Le Coryphée. — Cessez, ne prolongez pas votre chant funèbre : certainement ces promesses seront accomplies.




    on acceptait un quatrième acteur. De cette manière les deux premiers ὑποκριταί, jouaient chacun le rôle d’Œdipe et de sa fille, le tritagoniste celui d’Ismène et de Créon, le quatrième acteur les autres rôles. Et ainsi le développement de la vie scénique aurait chez Sophocle suivi une progression continue : dans l’Ajax, première tragédie conservée de son théâtre, il ne se sert que de deux acteurs, sauf dans le prologue et dans la scène finale d’arbitrage. Dans les cinq pièces qui suivent, les trois acteurs sont employés et ils suffisent. Ici, ils ne peuvent plus jouer ce très long drame et il faut leur donner un auxiliaire.