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Page:Sophocle (tradcution Masqueray), Tome 2.djvu/422

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je suis prêt à les envoyer, à condition que tu accomplisses exactement ce que tu dis.

Apollon. — Je te loue de ton zèle ; seulement confirme tes paroles.

Silène. — Je te ramènerai tes génisses ; toi aussi confirme le don que tu promets.

Apollon. — Il sera remis à qui les trouvera, quel qu’il soit : la somme est prête.

(Lacune de quatre trimètres, deux à la fin de la seconde colonne, deux en tête de la troisième : il n’en reste que dix lettres. — Le dialogue stichomythique continuait : Silène et Apollon récitaient deux fois un monostique.)

Silène. — Que veux-tu dire ? Quelle est cette autre récompense dont tu parles ?

Apollon. — Toi et toute la lignée de tes enfants, vous serez libres[1].


Pendant ces derniers mots les Satyres qui forment le chœur entrent en silence un à un dans le théâtre. — Apollon sort.


Agité.

Le Chœur. — (Strophe dochmiaque dont pour les douze premières lignes ne subsistent plus que les syllabes initiales. On croit discerner que les Satyres s’excitent à poursuivre le voleur des génisses d’Apollon : ils veulent mériter la double récompense que le dieu a promise.)

Allons, va… ton pied, ta marche… Hardi ! hardi !… oh ! oh ! oui, toi… en avant, le voleur… par ruse… arrivant au terme… voix paternelle. Comment, par où ces vols clandestins, nocturnes, en courant… si par hasard, au cas où je le trouverais… et pour mon père une vie libre… En même temps aussi que le dieu, notre ami, mette une fin à nos fatigues, après avoir étalé devant nous de brillants échantillons de son or.

  1. Il est encore fait allusion à cette liberté v. 69, 158 sq., 192 sq.,