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Page:Sophocle (tradcution Masqueray), Tome 2.djvu/438

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accusations de vol, des proclamations et finalement des coups sur la porte avec accompagnement de ruades.)

Dans les quatre derniers vers, 233-236, le sens paraît être :


En d’autres circonstances, j’aurais supposé, à entendre un tel vacarme que vous étiez fous ; que voulez-vous faire encore à une nymphe innocente[1] ?


Avec lenteur.

Le Chœur. — Nymphe à la ceinture profonde, cesse de t’irriter ainsi : je ne viens pas pour me quereller, pour lutter hostilement contre toi. Aucune parole ennemie et folle de ma part ne saurait t’atteindre. Ne m’accable pas d’injures. Au contraire, avec douceur dis-moi ce qui se passe : en ces lieux-ci, quel est celui qui sous la terre a fait entendre aussi admirablement une voix divine ?

Cyllène. — Voilà des sentiments plus aimables que vos manières de tout à l’heure, et en t’y prenant de cette façon tu seras mieux renseigné qu’en usant de violences, de tentatives hostiles contre une nymphe craintive. Il ne me plaît pas de faire surgir dans des discussions les éclats d’une querelle. Au contraire, indique-moi tranquillement, déclare-moi ce que tu veux particulièrement savoir.

Le Coryphée. — Reine de ces lieux, puissante Cyllène, pourquoi je suis venu, je te le déclarerai plus tard, mais

  1. Cyllène n’est pas dans l’Hymne où le rôle qu’elle joue dans Sophocle appartient tout entier à Maïa. La raison de cette substitution, comme l’a vu Robert, est une raison de convenance. Maïa après ses amours avec Zeus ne pouvait pas apparaître devant les Satyres. L’Hymne a beau l’appeler vénérable, πότνια, ceux-ci auraient pu se moquer d’elle. Or, puisqu’elle a été aimée par le maître de l’Olympe et qu’elle est mère d’un dieu, il faut qu’elle soit respectée. Elle est donc absente du drame et la raison de son éloignement est très naturelle : elle vient d’accoucher, elle est encore très faible. (Cf. v. 267.) Le personnage qui la remplace a-t-il été imaginé par Sophocle ? Cela est probable. Il est vrai que Cyllène est nommée dans une scholie de Pindare. Ol. VI, 129 (cf. F. H. G. III, 30) et dans Festus (s. v. Cyllenius) comme étant la nourrice d’Hermès, mais le détail peut très bien avoir été emprunté à Sophocle.