résolu de te révéler, maîtresse, tout ce que le hasard m’a fait apprendre par Lichas. Et cela, une foule de gens de Trachis l’ont entendu comme moi, en pleine agora ; aussi, ils peuvent le confondre. Si je te fais de la peine, je le regrette, mais pourtant j’ai dit la vérité.
Déjanire. — (Accablée.) Ah ! que je suis malheureuse ! Dans quelle situation me voici ? Quel fléau j’ai accueilli sous mon toit, sans le savoir ! Infortunée que je suis ! Est-ce ainsi que cette femme était inconnue, comme le jurait celui qui la conduisait ?
Le Messager. — Eh ! oui ! sa beauté est éclatante, sa naissance aussi. Fille d’Eurytos, précédemment on l’appelait Iole, mais sur son origine Lichas ne pouvait rien dire, puisqu’il ne posait jamais une question[1].
Le Coryphée. — Périssent, je ne dis pas tous les êtres malhonnêtes, mais celui qui en secret s’abaisse à commettre un acte malhonnête !
Déjanire. — Que faut-il faire, femmes[2] ? Je me sens toute étourdie par ce que je viens d’entendre.
Le Coryphée. — Va questionner Lichas : peut-être parlerait-il clairement, si tu consentais à l’interroger de force.
Déjanire. — C’est cela, j’irai ; ce que tu dis est plein de sens.
Le Messager. — Et nous, faut-il que nous restions ici ? Que dois-je faire ?
Déjanire. — Reste, le voici. Sans être appelé par mes serviteurs, il vient tout seul et sort du palais.
Lichas. — Que faut-il dire à Héraclès, femme, quand je