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Page:Sophocle (tradcution Masqueray), Tome 2.djvu/98

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il valait mieux te taire et ne pas chasser pour lui de ses yeux le sommeil ?

Hyllos. — C’est que je ne puis endurer la vue de ses souffrances.

Héraclès. — O roc de Kénæon, sur lequel j’ai élevé des autels, quelle reconnaissance, malheureux que je suis, tu m’as value pour mes sacrifices, ô Zeus ! A quelle ruine tu m’as conduit, oui, à quelle ruine ! J’aurais bien dû, hélas ! ne jamais te voir, ne jamais connaître l’inexorable poussée de cette douleur qui m’affole ! Quel enchanteur, quel artisan de guérison endormira jamais, sans l’aide de Zeus, ce mal qui me tue ? S’il s’éloignait, je verrais un prodige.

Passionné.

Ah ! ah ! laissez, laissez-moi reposer, je suis si malheureux ! Où me touches-tu ? où m’étends-tu ? Tu vas me tuer, me tuer. Tu as réveillé un mal qui semblait s’assoupir.

Plus lent.

Il s’attache à moi, ô torture ! le voilà qui revient. — (Aux gens qui l’entourent et qu’il prend pour des étrangers.) D’où venez-vous, ingrats entre tous les Hellènes ? Sur mer, dans les forêts, partout, Je vous purgeais de tout mal, je m’exténuais pour vous, malheureux que je suis, et aujourd’hui que je souffre tant, personne n’emploiera-t-il le feu, ne tournera-t-il contre moi une arme secourable ?


    est le plus caractéristique : non content de diviser les anapestes en systèmes égaux, (974-7 = 983-7, 978-82=988-92.) il voulait encore, dans les vers lyriques qui suivent, trouver trois couples de strophes, entre lesquelles étaient intercalés, de façon à se répondre, trois groupes de chacun cinq hexamètres dactyliques. Et il va de soi qu’il ne s’abstenait pas de modifier le texte, pour établir un équilibre aussi compliqué. Le seul bon sens exige qu’on le laisse de côté ; même sur la scène grecque on ne mourait pas en mesure, et l’agonie était convulsive.