Esclave d’une femme, ne m’importune pas de ta loquacité[1].
Tu veux donc parler seul, et ne veux rien entendre ?
Vraiment ! mais par l’Olympe, sache que tu ne m’auras pas impunément outragé. Qu’on amène cet objet de ma haine[2], pour qu’à l’instant elle expire, en présence et sous les yeux de son fiancé.
Non, certes, garde-toi de le croire, non, elle ne mourra pas en ma présence ; et toi, jamais tes yeux ne me reverront ; et tu pourras avec tes amis complaisants te livrer à toutes tes fureurs.
O roi, il s’est retiré, emporté par la colère. À son âge, un tel désespoir est à craindre.
Qu’il parte, qu’il conçoive et exécute des projets plus qu’humains ; quant aux deux jeunes filles, il ne les arrachera pas à la mort.
Penses-tu donc à les faire périr toutes deux ?
Non pas celle qui n’a point touché le cadavre, car ton observation est juste.
Et par quel supplice songes-tu à faire périr l’autre ?
Je la mènerai en un désert, dont nul mortel n’approche ; je la cacherai vivante dans une caverne creusée dans le