Page:Sorel - Réflexions sur la violence.djvu/252

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« b) vient ensuite la force concentrée et organisée de l’état qui agit directement sur le travail, « pour régler le salaire, c’est-à-dire pour le déprimer au niveau convenable, pour prolonger la journée du travail et maintenir le travailleur lui-même au degré de dépendance voulu ; c’est là un moment essentiel de l’accumulation primitive »[1].

« c) nous avons enfin la violence proprement dite qui occupe une si grande place dans l’histoire de l’accumulation primitive et qui constitue l’objet principal de l’histoire. »

Quelques observations complémentaires ne seront pas inutiles ici.

Il faut, tout d’abord, observer que ces divers moments sont placés sur une échelle logique, en partant des états qui rappellent le plus un organisme et dans lesquels n’apparaît aucune volonté distincte, pour aller vers les états où des volontés mettent leurs plans réfléchis en évidence ; mais l’ordre historique est tout le contraire de celui-là.

À l’origine de l’accumulation capitaliste, nous trouvons des faits historiques bien distincts, qui apparaissent chacun en son temps, avec ses caractères propres et dans des conditions assez marquées pour être inscrits dans les

    ment : ce régime exerça une action délélère sur la classe ouvrière et ruina le paysan, l’artisan et les autres éléments de la classe moyenne : mais il assurait une parfaite soumission de l’ouvrier au patron des manufactures. (Capital, tome I, p. 338. col. 2.)

  1. Capital, tome I. p. 327, col. 1.