VII
ARRIVÉE A STOCKHOLM. — PREMIÈRES IMPRESSIONS
Ma première entrevue avec Sophie, maintenant surtout qu’elle n’est plus, m’apparaît vivante jusque dans ses moindres détails ; elle arriva un soir par le paquebot de Finlande, et mon frère, Mittag-Leffler, lui offrit l’hospitalité. Je vins la voir le lendemain matin.
Nous étions préparées à nous trouver amies, et nous avions tant entendu parler l’une de l’autre que nous désirions également cette rencontre ; peut-être même s’en réjouissait-elle plus que moi, car elle prenait un vif intérêt aux travaux littéraires qui m’occupaient, tandis que, pour ma part, une mathématicienne me semblait une abstraction au-dessus de ma portée.
Elle était debout à la fenêtre de la bibliothèque quand j’entrai, et feuilletait un livre. Avant même qu’elle vînt à moi, j’avais remarqué un profil sévère et accentué, des cheveux châtain foncé négligemment