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Page:Souvenirs d'enfance de Sophie Kovalewsky.djvu/283

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X

CE QUI FUT, ET CE QUI AURAIT PU ÊTRE


À peine Sophie se fut-elle un peu installée dans son singulier appartement, qu’une fois encore on l’appela en Russie ; elle partit en hiver, fit le voyage par mer jusqu’à Helsingfors, et de là en chemin de fer jusqu’à Pétersbourg, pour rejoindre sa sœur, toujours entre la vie et la mort. Sophie n’avait jamais peur dans ces cas-là, et ne reculait devant aucune difficulté. Tendrement dévouée à sa sœur, elle était disposée à tous les sacrifices. Sa petite fille resta sous ma garde pendant ces deux mois d’absence. Je n’ai conservé qu’une seule lettre de cette époque, et qui n’offre d’autre intérêt que de montrer combien cette année les fêtes de Noël furent tristes pour elle.


Pétersbourg, 18 décembre 1S86.
« Chère Anne-Charlotte,

« Je ne suis arrivée que hier soir. Je me hâte aujourd’hui de t’écrire quelques lignes. Ma sœur est