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Page:Spaak - À Damme en Flandre.djvu/165

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GERTRUDE, avec un accent de douleur,

Maître !

PIERRE

Maître ! Ah, n’y touchez pas, n’y touchez pas !…

Mais avant que Pierre ait fait un pas, Corneille, lâchant Gertrude, soudain s’est précipité sur lui et l’a saisi à la gorge. La lutte est brève ; sans frapper Corneille, Pierre tente seulement de se dégager ; il le repousse d’un mouvement violent ; et comme si dans ce dernier effort Corneille avait donné tout ce qui lui reste de vieille énergie, il tombe lourdement, sur les deux genoux, comme un bœuf qui s’abat.
CORNEILLE, en tombant,

Maître ! Ah, n’y touchez pas, n’y touchez pas !… Canaille !…

GERTRUDE, épouvantée, fait un geste vers Corneille,

Que fais-tu, Pierre !…

PIERRE, l’arrête et l’attirant à lui,

Que fais-tu, Pierre !… Ah, non !… C’est à moi de te prendre !

Et la tenant, défaillante, les mains sur le visage, il l’entraîne et disparaît avec elle dans la nuit.
Quelques secondes auparavant la porte du palier s’est rouverte et Mère-Flandre apparue a vu tomber le Maître et fuir Pierre et Gertrude. Aussi rapidement qu’elle le peut elle descend