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Page:Spaak - À Damme en Flandre.djvu/25

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cend en courte jupe, jusqu’aux genoux, sous sa ceinture de cuir agrafée d’argent. Une sorte d’aumusse de drap noir, aux manches fendues, soutachée de galons de soie noire, élargit encore son torse et sa carrure. Ses chausses, brunes comme son pourpoint, moulent ses jambes larges, jusqu’aux souliers de cuir fauve attachés sous la cheville. Une escarcelle plate et une bourse d’étoffe pendent à la ceinture.
Jooris est plus petit, plus trapu, sans prestance. Mieux que ses cinquante-cinq ans sonnés, les vents de la mer ont tanné et ridé à grands traits son visage. Ses yeux sont grands et clairs ; de longues mèches de cheveux, noirs encore, lui pendent sur le front et tout autour du crâne, et se mêlent sur les joues à la barbe frisée ; sa lèvre supérieure est rasée. Une ample houppelande, déteinte par les pluies, cache à demi un surcot de cuir sur des chausses de laine ; des bottes molles, aux larges revers, s’affaissent au bas des jambes ; il tient en main son bonnet de feutre.
CORNEILLE, à Jooris,

La cervoise !… Entre donc.

JOORIS, entre et dit gaîment,

La cervoise !… Entre donc. Bonjour la Mère-Flandre !

MÈRE-FLANDRE, surprise,

Tiens, tiens ! C’est vous ! Bonjour Monsieur Jooris !

JOORIS

Tiens, tiens ! C’est vous ! Bonjour Monsieur Jooris ! Toujours
Solide ?