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Page:Spaak - À Damme en Flandre.djvu/48

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GERTRUDE, simplement,

Je vois que vous l’aimez aussi. Je lui dois tout.
Je ne sais pas ce que je serais devenue
Sans lui… Lorsque maman, que je n’ai pas connue,
Est morte, elle était veuve déjà… L’on m’a dit
Qu’il m’avait prise ici de suite… J’ai grandi
Dans sa maison si simplement hospitalière…
Voilà ; vous savez mon histoire tout entière !

PIERRE

Oh, je la connaissais !…

(Avec beaucoup d’hésitation)

Oh, je la connaissais !… Et c’est même pourquoi.
Vous rencontrant ici, sans parents, comme moi…

GERTRUDE

Eh bien ?

PIERRE

Eh bien ? Il m’arrivait de penser à moi-même ;
Et sachant que si Maître Corneille vous aime,
C’est comme l’on chérit sa nièce ou sa filleule,
Lorsque je vous voyais triste ainsi d’être seule,
— Ah ! je sais que c’était méchamment égoïste ! —
Je me croyais moins seul et me sentais moins triste !

GERTRUDE

Je comprends…