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Page:Spaak - À Damme en Flandre.djvu/53

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Je rêve, je m’exalte… Et je sais bien pourtant
Que n’ayant rien que mon courage et mes vingt ans,
Je resterai sans doute un fort pauvre écolier…

GERTRUDE, doucement,

Pourquoi dites-vous ça maintenant ? Vous parliez
Beaucoup mieux tout à l’heure.

PIERRE

Beaucoup mieux tout à l’heure. Eh, non !

GERTRUDE

Beaucoup mieux tout à l’heure. Eh, non ! Je vous assure.

PIERRE, amèrement.

Non, mon orgueil allait dépasser la mesure…
Le ton qui me convient est un ton plus modeste…
Et vous m’auriez cru fou si j’avais dit le reste !

GERTRUDE, surprise par son accent,

Qu’avez-vous ?

PIERRE

Qu’avez-vous ? Rien…

GERTRUDE, sur un ton d’affectueux reproche,

Qu’avez-vous ? Rien… Mais oui… de la peine ? Et cela
Me surprend ! Être triste un beau jour de gala