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Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/156

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À son écho dans notre cœur et nous alarme,
Et bien sûr, je comprends la raison de tes larmes !

JEAN

Oh ! la raison !…

KAATJE

Oh ! la raison !… Mais oui ! Tu vis ici, loin d’elle ;
Tu l’aimes, et ton cœur lui demeure fidèle,
Et ton devoir te dit qu’il faut le lui défendre,
Et tu souffres, et c’est bien facile à comprendre !

JEAN (sombre)

Non…

KAATJE

Non… Pourquoi dis-tu non ? Et pourquoi t’isoler ?
Ah ! ne crains pas que je cherche à te consoler
Par la compassion de mes soins indiscrets !
Mais, sans tarir tes pleurs ni chasser tes regrets,
— Ce qui te causerait bien du mal au contraire —
Noms voudrions tâcher, un peu, de t’en distraire !

JEAN

Me distraire de quoi ? D’elle ? De Pomona ?
Il t’a surprise aussi, ce nom qui résonna
Sur mes lèvres ! Je l’ai bien vu ! Pourtant, regarde,
Mes yeux sont secs ; et si ma bouche se hasarde