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Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/161

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Un damné traversait de sa chute soudaine
L’ample sérénité de l’école d’Athènes ;
Les vierges et les martyrs, les saintes ingénues,
S’unissaient dans l’Olympe à des déesses nues,
Et tandis que vous m’affoliez de vos tumultes,
Héros de tous les temps et dieux de tous les cultes
J’entendais se mêler dans un concert étrange,
Les chants de Raphaël aux cris de Michel-Ange !

KAATJE

Mais jadis, cela fut ta force !

JEAN (exalté)

Mais jadis, cela fut ta force ! Ah ! n’en crois rien !
Je suis anéanti par cet art italien
Dont la splendeur m’attire et m’étreint et m’écrase !

KAATJE

Autrefois, tu disais pourtant…

JEAN

Autrefois, tu disais pourtant… C’étaient des phrases !
Ah ! ces peintres ! Comme un enfant j’ai cru pouvoir
Les égaler !

KAATJE

Les égaler ! Mais ton tableau…