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Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/45

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KAATJE

Tous ceux qui sont partis sont-ils donc revenus ?

JEAN

Que peux-tu qu’il m’arrive ?

KAATJE

Que peux-tu qu’il m’arrive ?Oh ! que sait-on ! Deux ans !
Le sort malicieux ; les hommes malfaisants ;
Toi, seul, là-bas, de l’autre côté de la terre,
Et nous ici, tes vieux parents…

JEAN

Et nous ici, tes vieux parents…Veux-tu te taire !
Suis-je donc le premier qui s’absente ? Du reste
Mes vieux parents sont bien solides ; tu leur restes,
Et pourvu que tes soins vigilants les entourent,
Ils ont dit qu’ils pourraient attendre mon retour.
Personne jusqu’ici n’avait craint ce voyage ;
Et voilà que tu viens m’en parler, sans courage,
Comme une enfant, et tu te mets à divaguer !
Ah ! pourquoi me dis-tu ces choses ? J’étais gai ;
Je m’en allais dispos, vaillant, sans repentir,
Et tu veux m’enlever mon bonheur de partir !

KAATJE

Jean ! Jean ! Pardonne-moi ! Ne sois pas abattu !
C’est vrai ; j’ai tort ; je suis mauvaise ; mais, vois-tu,