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Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/50

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JEAN

Mais… tu leur écriras ? Bien sûr que J’écrirai !
Vous saurez tout ! Comment je vis ; par où j’irai ;
Ce que je fais ; quels sont mes maîtres, mes amis !

KAATJE

Et tu seras prudent ? Bien prudent ?

JEAN

Et tu seras prudent ? Bien prudent ?C’est promis !
Mais encor sois sans crainte ! On dirait, — Dieu me damne ! —
Que je vais naviguer par la mer Océane
Sur un petit bateau construit pour naufrager !
L’existence n’est pas plus féconde en dangers
À Venise, à Florence, à Mantoue, à Bologne,
Qu’ici ! Chaque matin, vaillant à ma besogne,
J’apprendrai sans péril ce qu’il faut que J’apprenne.
Je vendrai mes tableaux ! Et pour te faire étrenne
Du premier sou d’argent produit par mon travail,
Kaatje, je t’enverrai des perles de corail !

KAATJE

Que tu es bon !… Alors… et j’y mets tous mes vœux,
Je vais te faire aussi mon cadeau, si tu veux ?

JEAN (souriant)

Mais oui ; quoi ?