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Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/87

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déposés sur la table, puis il a fait signe à Pomona et tous deux s’avancent vers la porte par où ils entrèrent. La mère et Kaatje, terrifiées, n’osent bouger. Soudain le père s’aperçoit du mouvement des deux jeunes gens. Brusquement, il s’arrête dans ses reproches. Il s’adresse à Jean, sourdement, puis avec une émotion difficilement contenue.
LE PÈRE

Où vas-tu ?… Je ne t’ai pas dit de t’en aller !…

LA MÈRE (suppliante)

Père…

LE PÈRE (lentement, suffoqué)

Père… Demeurez-là, tous les deux… Crois-tu donc
Qu’on ne t’aime peut-être pas jusqu’au pardon !…

JEAN (dans un élan de reconnaissance)

Ah ! père !… Vous verrez… Que vous dire ?…
xxxxIl montre Pomona au Père.xxxxxxxxxxxxxxElle est bonne ;
xxxxElle est si bonne !
xxxxÀ Pomona.xxxxxxxxAs-tu compris qu’il nous pardonne ?
xxxxCar vous nous pardonnez !… Ou bien non, laissez-nous
xxxxGagner votre pardon, qui nous sera plus doux
xxxxLe jour où, tous les deux, nous l’aurons mérité
xxxxMoins de votre pitié que de votre équité !
xxxxMère !… maman !… Elle est digne de votre cœur.
xxxxJe vous assure !
xxxxÀ Pomona.xxxxxxxxEt maintenant tu n’as plus peur ?…
xxxxTu vois bien, n’est-ce pas, comme ils m’aiment aussi ?…