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Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/98

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POMONA

C’est maladroit… Pourtant…Rappelle-toi, l’Hébé
D’il Bronzino ; sa chair, l’éclat de son visage !
Voilà de la peinture !

JEAN (attristé)

Voilà de la peinture !Ah ! tu me décourages !

POMONA

Efface cette toile où rien n’est réussi !

KAATJE (indignée)

Oh ! non, Jean ! C’est très beau !

POMONA

Oh ! non, Jean ! C’est très beau !C’est très beau, pour ici !
C’est très beau quand on n’a jamais vu autre chose !

LA MÈRE (à Pomona)

Vous êtes si sévère !

JEAN

Vous êtes si sévère !Oui, c’est vrai ! Tu m’opposes
Toujours de grands tableaux, très célèbres, qu’ont peints
Un Guide, un Bronzino, un Raphaël d’Urbin !
Laisse-moi travailler mon art, que tu méprises !
Pour atteindre au plus haut degré de la maîtrise
Tous ces peintres fameux n’ont-ils pas mis le temps ?