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Page:Spenlé - Novalis.djvu/179

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CHAPITRE V
ESQUISSE
D’UNE
PHILOSOPHIE MAGIQUE ET SYMBOLISTE
DE LA NATURE

LE MAÎTRE DE FREIBERG ET LE « DISCIPLE À SAÏS »


Le projet, de succéder à son père, ou tout au moins de le seconder dans la direction des salines de Weissenfels remontait, chez Novalis, aux premiers temps de ses fiançailles. Dès le printemps de l’année 1796, c’est-à-dire un an avant la mort de Sophie, il avait quitté Grüningen pour Weissenfels et commencé son noviciat aux salines. Cependant après l’année de deuil 1797, autant pour faire diversion à ses préoccupations douloureuses que pour compléter son éducation technique par une connaissance plus approfondie de la science géologique et de l’exploitation minière, il quitta de nouveau le foyer paternel et se rendit, en décembre de la même année, dans la petite ville de Freiberg. Ce qui l’y attirait c’étaient d’abord de vieilles relations de famille, qui lui ouvrirent l’intérieur hospitalier du conseiller supérieur des mines, M. de Charpentier, homme d’une grande compétence professionnelle et père de trois filles, toutes trois excellentes musiciennes. Et puis c’était surtout la réputation plus qu’européenne du minéralogiste Werner, inspecteur et professeur à l’École des mines de Freiberg.