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Page:Spronck - L’an 330 de la République.djvu/112

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fortunés morts de fatigue, de douleur et d’effroi ? Les survivants de la lugubre tragédie se dispersèrent à travers le continent selon les hasards de l’exil. Ceux qui, au prix d’une assez triste abdication, purent demeurer dans leurs foyers, succombèrent rapidement à un mode d’existence pour lequel ils n’étaient plus faits. En moins de deux mois, les derniers vestiges de toute une grande famille humaine avaient été balayés de la surface du monde. — Et si l’invasion s’arrêta, c’est qu’elle le voulut bien.

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L’Europe, plus surprise d’abord qu’effrayée par ce hardi coup de force, n’avait pas tardé cependant à en ressentir de graves inquiétudes. Consciente des splendeurs de sa civilisation, elle n’avait jamais envisagé qu’avec dédain l’hypothèse