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Page:Spronck - L’an 330 de la République.djvu/124

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firent remonter toute la gloire au sultan, son père. Dominateur pour l’amour seul de la domination, certainement convaincu de son droit divin, Ibrahim se souciait peu de la faveur des foules. Il était bien le véritable autocrate d’Orient, enfermé dans sa majesté supra-humaine, presque invisible, exerçant sa puissance illimitée du fond de son palais et n’apparaissant qu’aux heures solennelles, pour prendre le commandement des croyants et les mener à la guerre sainte.

Ce n’est qu’aujourd’hui, en observant l’ensemble de ses actes, qu’éclatent aux yeux l’implacable unité de sa pensée et l’énergie patiente qu’il usa à en poursuivre l’exécution. Les vastes projets accomplis au seuil de la vieillesse, il les couvait en son esprit solitaire dès sa plus lointaine adolescence. Avant de régner, il en ébau-