Aller au contenu

Page:Spronck - L’an 330 de la République.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cancéreuses, sans être jamais guéries complètement, s’atténuaient assez pour permettre aux malades de conduire leur mal jusqu’à un âge parfois très avancé. La civilisation voyait, à juste titre, une de ses plus belles conquêtes dans cette lutte victorieuse contre la mort, et les sciences tératologiques y trouvaient leur compte : le pullulement des civilisés fous ou difformes leur fournissait un champ d’expériences tel qu’on n’en avait pas connu jadis.

On alla longtemps admirer, dans la commune de Marseille, une petite fille acéphale que l’académie savante de la ville était parvenue à faire vivre, en lui pratiquant une trachée-artère et un œsophage artificiels. On concluait de ce cas anormal que l’absence de la tête réduit la sensibilité à de simples réflexes et ne laisse à l’homme qu’un mode