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Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/108

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le grand-père ; mais c’est plus sûr d’avoir un siége prêt pour pouvoir l’inviter à s’asseoir si elle vient.

Heidi considéra d’un air pensif les escabelles de bois sans dossier en faisant à part elle des réflexions sur la manière dont Melle Rottenmeier et de pareils siéges cadreraient ensemble. Au bout d’un moment elle reprit en branlant la tête d’un air de doute :

— Grand-père, je ne crois pas qu’elle s’assiéra là-dessus.

— Alors nous l’inviterons à prendre place sur le beau canapé à housse de gazon vert, répliqua-t-il.

Heidi était encore à se demander où était le beau canapé à housse de gazon vert, lorsqu’elle entendit au-dessus de sa tête les sifflets, les cris, les coups de fouet bien connus. Elle s’élança à la rencontre du troupeau dont elle fut bientôt tout entourée. Les chèvres paraissaient aussi enchantées que Heidi d’être de nouveau sur l’alpe, car jamais elles n’avaient sauté si haut ni fait entendre de si joyeux bêlements que ce jour-là en se pressant autour de l’enfant. Pierre les repoussa à droite et à gauche pour pouvoir s’approcher de Heidi et lui remettre quelque chose.