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Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/115

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inquiète. Est-ce que tu crois peut-être que Melle Rottenmeier viendra aussi ? demanda Heidi qui s’inquiétait à son tour.

— Non, non, ce n’est rien, — ce n’est rien, répéta la grand’mère pour la tranquilliser. Donne-moi un peu ta main, Heidi, que je puisse bien sentir que tu es encore là ! Ce sera sûrement pour ton bien, quoique je sente que je ne pourrai presque plus vivre après.

— Je ne veux rien pour mon bien si tu ne peux plus vivre après, grand’mère, déclara Heidi d’un ton très décidé qui éveilla d’autres craintes dans le cœur de la bonne vieille. D’après les nouvelles apportées par Pierre, elle avait tout de suite supposé que les gens de Francfort allaient venir pour chercher Heidi ; à présent qu’elle était de nouveau si bien portante, c’était tout naturel qu’ils désirassent la remmener chez eux. Mais elle sentait maintenant qu’elle n’aurait pas dû laisser paraître sa grande angoisse devant Heidi ; l’enfant était si compatissante pour elle ! elle pourrait résister et refuser de partir, et cela ne devait pas être. La grand’mère chercha alors un secours qu’elle ne