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Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/172

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rendu si traitable par la crainte, que Heidi en fut aussitôt remplie de compassion.

— Non, non, je ne le ferai pas, répondit-elle pour le rassurer ; viens seulement avec moi, il n’y a pas de quoi avoir peur, tu verras.

Dès qu’ils eurent rejoint Clara, Heidi organisa l’exécution de son projet : Pierre d’un côté et elle de l’autre devaient tenir Clara bien ferme sous les bras et la soulever. Jusque-là la chose n’alla pas mal, mais c’est alors que vint le plus difficile. Clara ne pouvait pas rester debout, comment allait-on la soutenir et la faire avancer ? Heidi était trop petite pour que son bras pût servir de support.

— Prends-moi par le cou, bien ferme, comme ça ! dit-elle. À présent passe ton bras sous celui de Pierre et appuie-toi dessus de toutes tes forces ; de cette manière nous pourrons te porter.

Clara fit comme Heidi lui disait ; mais Pierre qui n’avait encore jamais donné le bras à personne, le tenait collé contre son corps, aussi raide qu’un bâton.

— Ce n’est pas ainsi qu’on fait, Pierre, dit Heidi d’un ton péremptoire. Il faut que tu fasses