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Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/33

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avait dans le regard qu’il abaissa sur elle une expression de tristesse qu’elle n’y avait jamais vue à Francfort et qui lui alla tout de suite au cœur. Elle ne pouvait pas voir une personne triste, et encore moins le bon docteur. C’était sans doute parce que Clara et la grand’maman n’avaient pas pu venir, qu’il avait cet air ; elle chercha vite une consolation à lui offrir et l’eut bientôt trouvée :

— Oh ! ce ne sera pas long jusqu’à ce que le printemps soit là, dit-elle, et alors elles viendront, pour sûr ! Chez nous le temps passe toujours vite, et puis elles pourront rester bien plus longtemps, et Clara sera bien plus contente. À présent montons vers le grand-père !

Et la main dans celle de son ami, elle se mit en devoir de gravir le sentier. Heidi avait tellement à cœur de rendre au docteur la joie et la gaîté, qu’elle recommença à lui démontrer combien le temps passait vite sur l’alpe ; les longues et chaudes journées d’été seraient certainement bientôt là, avant qu’on eût pu s’en apercevoir. Et tout en cherchant cette consolation, Heidi finit par s’en persuader si bien elle-même, qu’une fois arrivée en haut, elle