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Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/92

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lui tenait tant à cœur. Debout devant Pierre et le regardant avec des yeux pleins de colère, elle lui dit d’un ton menaçant :

— Alors je te dirai ce qui t’arrivera, si tu ne veux jamais rien apprendre. Ta mère a déjà dit deux fois que tu devrais aussi aller à Francfort pour apprendre toutes sortes de choses, et là je connais bien l’école où vont les garçons ; c’est une grande, grande maison que Clara m’a montrée en passant en voiture. Mais ce n’est pas seulement une école pour les garçons comme toi ; ils y vont encore quand ils sont déjà de grands messieurs ; je les ai vus moi-même. Et puis, il ne te faut pas croire qu’il n’y ait qu’un maître comme chez nous, ni que ceux de Francfort soient aussi bons que le nôtre. On en voit toujours entrer dans le bâtiment une quantité à la fois ; ils sont tout en noir comme s’ils allaient à l’église, et ils ont de grands chapeaux noirs aussi hauts que ça ! — et Heidi indiqua au-dessus du plancher la hauteur des chapeaux.

Un frisson parcourut le dos de Pierre du haut en bas.

— Il faudra que tu entres aussi avec tous ces