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Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/245

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recommander mon frère au ministre, pour l’emploi qu’il désiroit ?

LE COMTE.

Monsieur votre frère ! Est-ce que vous avez un frère ?

M. DE LA MORLIÈRE.

Comment ! si j’en ai un ! depuis une semaine je vous ai parlé de lui chaque jour au moins deux heures.

LE COMTE.

C’est que le temps me paroît si court quand vous me parlez…

M. DE LA MORLIÈRE.

Que vous ne m’écoutez pas. Allons, allons, laissons cela ; c’est la vivacité françoise qui excuse tout : mais puisque vous ne m’avez pas entendu, je recommencerai avec plus de détails.

LE COMTE.

Oh ! cela n’est pas nécessaire ; je conçois… Monsieur votre frère est Allemand.

M. DE LA MORLIÈRE.

Allemand ! non, puisque je suis François ; mais réfugié. Auriez-vous aussi oublié cela, par exemple ? il me semble cependant que la manière dont je parle…