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Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/250

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M. DE LA MORLIÈRE.

Ma fille a une innocente vivacité, que je croyois surtout dans le goût des François.

LE COMTE.

Oui sans doute ; mais cependant moi, je ne sais si vous êtes de mon avis, mais j’aime les femmes qui parlent peu ; un sourire d’approbation, d’encouragement m’est cent fois plus agréable que cette manière de tenir le dé de la conservation ; et je trouve plus convenable…

M. DE LA MORLIÈRE.

Quoi, monsieur ?

LE COMTE.

Votre fille est charmante, et je l’adore ; je vous l’ai déjà dit ; mais je ne sais, il y a quelque chose dans vos manières de plus françois que dans les siennes

M. DE LA MORLIÈRE.

Ah ! c’est tout simple, je me suis toujours plus occupé de la mère-patrie.

LE COMTE.

Vous croirez y être, quand je serai votre gendre. À propos, vous savez que mes affaires ne sont pas trop en ordre ; je ne vous l’ai pas caché ; j’ai d’immenses terres qui sont depuis