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Scène III.


ALCÉE, SAPHO.
ALCÉE.

Sapho, ne vois-tu pas l’aurore qui annonce l’arrivée de ton maître et du mien ? Le char d’Apollon s’approche, incline-toi devant lui.

SAPHO.

Il vient des rives opposées à la Sicile ; c’est vers le soir seulement qu’il se repose sur ce séjour de délices.

ALCÉE.

Éloigne un moment de ta pensée cette île qui renferme un amant coupable. Ce matin, à l’heure où le soleil darde ses rayons les plus ardens, les prêtresses d’Apollon se rassemblent pour choisir celle qui doit commander dans le temple. Viens te faire entendre au milieu d’elles ; viens, tu l’emporteras sur toutes, et tu trouveras dans le même asile la gloire et le repos.

SAPHO.

La gloire ! Alcée, j’en verrai pâlir l’éclat sans regrets ; et le repos, je sais où le trouver.