Aller au contenu

Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/350

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CLÉONE.

Je déclare devant lui que je me voue à votre sort ; que jamais, jamais, je ne goûterai aucun bonheur, tant que vous serez à plaindre, et que je ne puis estimer l’homme qui, aimé de vous, peut vous oublier.

SAPHO.

Prends garde, Cléone, prends garde : tu veux me rendre odieuse à Phaon ; il m’oublioit, mais il ne me haïssoit pas. Oh ! prends garde.

PHAON.

Ce n’est pas toi que je punirai, Sapho ; c’est moi. Adieu, Sapho.


Scène VI.


DIOTIME, SAPHO, CLÉONE.
SAPHO.

Il part, je ne le reverrai plus. Cependant il étoit là ; ce n’étoit pas mon imagination seule qui me peignoit ses traits. Cléone, Cléone, rappelle-le. Oui, j’aime mieux devoir sa présence à celle qu’il aime, que de ne plus le voir. Cléone, quand tu seras unie à lui, ne peux-tu pas me prendre pour ton esclave ? Il en est