Aller au contenu

Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CLÉONE.

Ô ma mère ! je vais vous quitter !

SAPHO, à part.

Heureuse fille ! c’est entre son époux et sa mère que son cœur est partagé. Moi, j’ai pour mère et pour époux ce vaste océan, qui n’a jamais refusé d’asile à personne.

DIOTIME.

Sapho ! mon amie ! maintenant qu’un autre est chargé du destin de ma fille, je vais me consacrer à toi, et partout je te suivrai.

SAPHO.

Partout, Diotime !

DIOTIME.

Oui, ne nous séparons plus.

SAPHO.

Non, je ne conseille à personne d’unir son sort à une âme aussi agitée que la mienne.

DIOTIME.

Ton généreux sacrifice t’a rendu le calme.

SAPHO.

Sans doute, aux yeux des autres.

DIOTIME.

N’ai-je plus le droit de lire dans ton cœur ?