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Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/76

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GENEVIÈVE DE BRABANT.

SIGEFROI.

L’aviez-vous offensé ?

GENEVIÈVE.

Non, seigneur.

SIGEFROI.

Il étoit donc injuste ?

GENEVIÈVE.

Seigneur, il étoit trompé.

SIGEFROI.

Trompé ! c’est impossible. Un père, un époux ne condamne que quand il est certain du crime.

GENEVIÈVE.

Il n’y a rien de certain pour l’homme que sa conscience et son Dieu.

SIGEFROI.

Quand un époux est trahi, quand l’amour et la foi sont méprisés, ce n’est point assez de bannir. Non, ce n’est point assez : il faut que la mort…

GENEVIÈVE.

Seigneur, mon époux aussi avoit ordonné que je périsse.

SIGEFROI.

Et comment sa volonté ne fut-elle pas obéie ?