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Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, trad Loreau, 1884.djvu/153

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Thani et de moi-même, la mission de la commander ; un choix malheureux, ainsi qu’on le verra plus tard.

De Kounyo à l’Ougogo, la distance est de trente milles, et doit être franchie en trente-six heures, ce qui fait plus que doubler la fatigue ordinaire. Entre ces deux points s’étend le Marenga Mkhali, où vous ne trouvez pas une goutte d’eau. Comme une caravane de plus de deux cents hommes, ne fait généralement qu’un mille trois quarts par heure, ce trajet de trente mille exige dix-sept heures de marche effective, par un soleil dévorant, et avec peu de repos.

En général l’eau est commune dans l’est de l’Afrique, d’où il résulte que dans cette région les caravanes n’ont pas été forcée
Camp à Kounya.
de recourir à la confection des outres, comme en Egypte et dans certaines parties de l’Inde. Pouvant traverser en deux jours les districts arides, chacun n’emporte qu’une petite gourde, et se contente de rêver à la quantité d’eau qu’il absorbera en arrivant.

Ce désert est monotone ; la marche s’en aggrave. En surcroît de la fatigue, la fièvre me prit et me dévora jusqu’à la moelle. Les bandes d’antilopes, de zèbres, de girafes, ces merveilles de l’Afrique galopant dans la plaine, étaient pour moi sans charme, et n’attiraient plus mon attention. Impossible de me tenir à âne ; il fallut me porter dans un hamac, où je tombai dans une léthargie profonde. Toutefois la fièvre cessa pendant la nuit ; et à trois