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Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, trad Loreau, 1884.djvu/275

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Nous approchions d’une vaste contrée giboyeuse, ce qui nous mettait sur le qui-vive, désireux que nous étions de nous procurer quelques spécimens des habitants de ces forêts.

Tandis que nous marchions sur le pied d’environ trois milles à l’heure, je vis mes gens s’écarter de la route et y revenir après un circuit d’une cinquantaine de pas. En arrivant à la place d’où ils s’étaient éloignés, j’aperçus l’objet qui avait motivé leur détour ; c’était le cadavre d’une victime de la petite vérole, l’horrible fléau de cette partie de l’Afrique. Le défunt, dont la mort paraissait dater de la veille, appartenait à la bande d’Oséto,
Figuier-sycomore.
bande de maraudeurs au service de Mkasihoua, de l’Ounyanyembé, sortes de guérillas qui battaient la forêt pour y surprendre les partisans de Mirambo. Cette bande revenait de l’Oukonongo, où elle avait été faire une razzia sur les terres de Mbogo, lorsqu’elle avait vu tomber celui des siens dont nous trouvions le cadavre.

Nous dirons à ce sujet qu’il nous arrivait souvent de rencontrer un squelette ou un crâne au bord du sentier ; presque pas de jour où l’on ne vit un de ces restes humains laissé à l’abandon, et quelquefois plusieurs.