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Page:Stanley - Comment j'ai retrouvé Livingstone, trad Loreau, 1884.djvu/376

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Loubilash, qui, lui a-t-on dit, vient du nord et se dirige au couchant.

Pour Livingstone, la rivière de Webb ne peut pas être le Congo ; et cela en raison de sa longueur et de son volume, enfin de son cours décidément septentrional, dans une vallée flanquée de hautes montagnes sur les deux rives[1].

Donc, après avoir suivi ce long cours d’eau depuis la source du Chambési, par onze degrés de latitude, jusque sous le quatrième parallèle, le voyageur en est arrivé à conclure que sa rivière ne pouvait être que la partie supérieure du fleuve d’Égypte, donnant de la sorte à ce dernier une longueur de quarante-deux degrés de latitude, — plus de deux mille cinq cents milles géographiques à vol d’oiseau, — ce qui en ferait, après le Mississipi, la plus longue rivière du globe.

Baker place, il est vrai, l’Albert-N’Yanza à deux mille sept cents pieds au-dessus du niveau de l’Océan, tandis que le point où s’est arrêté Livingstone n’aurait qu’un peu plus de deux mille pieds d’altitude.

Mais le Bahr-el-Ghazal, par lequel la branche de Pétherick se rend dans le Nil, n’est également qu’à deux mille pieds au-dessus de la mer, d’où la possibilité que le Loualaba ne soit autre chose que la branche de Pétherick[2]. On sait que des stations commerciales, pour la traite de l’ivoire, ont été fondées à cinq cents milles en amont du Djour.

Nous devons rappeler que Gondokoro, situé par quatre degrés de latitude nord[3], a aussi la même altitude que le point d’arrêt de Livingstone, situé par quatre degrés de latitude australe ; et ce fait d’une rivière conservant le même niveau sur une longueur de huit degrés peut sembler étonnant. Mais il faut considérer que le puissant Loualaba est une rivière lacustre, plus large que le Mississipi ; qu’il s’épanche à diverses reprises en nappe d’une vaste

  1. La dernière raison peut être invoquée ; mais la longueur du Webb ne fait rien à la chose, et son volume serait précisément en faveur du Congo, qui route une quantité d’eau bien supérieure à celle du Nil.(Note du traducteur.)
  2. Que deviendrait, en ce cas, l’objection du volume d’eau roulé par le Loualaba ? C’est surtout à propos du Djour et du Bahr-el-Ghazal que nous comprendrions qu’elle eût été faite. Ajoutons que la source du Djour est placée par Schweinfurth dans la partie orientale du pays des Niam-Niams ou il l’a vue, dit-il, sortir du Mont Baginze, par de latitude nord. On en connaît une autre ; il peut y en avoir une troisième, mais qui serait d’autant moins considérable. (Note du traducteur.)
  3. Il doit y avoir ici une faute d’impression ; Gondokoro est à peu près sous le cinquième parallèle : ou . (Note du traducteur.)