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Page:Stendhal - De l’amour, II, 1927, éd. Martineau.djvu/18

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« Dire à Murat, allez et détruisez ces sept a huit régiments ennemis qui sont là-bas dans la plaine, près de ce clocher ; à l’instant il partait comme un éclair, et de quelque peu de cavalerie qu’il fût suivi, bientôt les régiments ennemis étaient enfoncés, tués, anéantis. Laissez cet homme à lui-même, vous n’aviez plus qu’un imbécile sans jugement. Je ne puis concevoir encore comment un homme si brave était si lâche. Il n’était brave que devant l’ennemi ; mais là c’était probablement le soldat le plus brillant et le plus hardi de toute l’Europe.

« C’était un héros, un Saladin, un Richard-Cœur-de-Lion sur le champ de bataille : faites-le roi, et placez-le dans une salle de conseil, vous n’aviez plus qu’un poltron sans décision ni jugement. Murat et Ney sont les hommes les plus braves que j’ai connus. » (O’Meara, tome II, page 94.)