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Page:Stendhal - De l’amour, II, 1927, éd. Martineau.djvu/254

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force change, ce qui est pénible pour un homme comme trop fort est précisément ce qu’il faut à un autre pour que l’intérêt commence. Par exemple la sensation d’être épargné par le canon quand on est au feu, la sensation de s’enfoncer en Russie à la suite de ces Parthes, de même la tragédie de Shakespeare et la tragédie de Racine, etc., etc.

Orcha, 13 août 1812.
137.

D’abord le plaisir ne produit pas la moitié autant d’impression que la douleur, ensuite, outre ce désavantage dans la quantité d’émotion, la sympathie est au moins la moitié moins excitée par la peinture du bonheur que par celle de l’infortune. Donc les poètes ne sauraient peindre le malheur avec trop de force ; ils n’ont qu’un écueil à redouter, ce sont les objets qui inspirent le dégoût. Encore ici le taux de cette sensation dépend-il de la monarchie ou de la république. Un Louis XIV centuple le nombre des objets répugnants (Poésies de Crabbe).

Par le seul fait de l’existence de la monarchie à la Louis XIV environnée de sa noblesse, tout ce qui est simple dans les arts devient grossier. Le noble personnage