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Page:Stendhal - De l’amour, II, 1927, éd. Martineau.djvu/286

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qui donne libéralement, ou celui qui donne malgré soi, afin de passer pour libéral ? »

Cette question fut soumise aux dames de la cour d’amour de Pierrefeu et de Signe, mais les deux troubadours ayant été mécontents du jugement, recoururent à la cour d’amour souveraine des dames de Romanin[1].

La rédaction des jugements est conforme à celle des tribunaux judiciaires de cette époque.

Quelle que soit l’opinion du lecteur sur le degré d’importance qu’obtenaient les cours d’amour dans l’attention des contemporains, je le prie de considérer quels sont aujourd’hui, en 1822, les sujets de conversation des dames les plus considérées et les plus riches de Toulon et de Marseille.

N’étaient-elles pas plus gaies, plus spirituelles, plus heureuses en 1174 qu’en 1822 ?

Presque tous les arrêts des cours d’amour ont des considérants fondés sur les règles du code d’amour.

Ce code d’amour se trouve en entier dans l’ouvrage d’André, le chapelain.

Il y a trente et un articles, les voici :

code d’amour du douzième siècle
1.

L’allégation du mariage n’est pas excuse légitime contre l’amour.

  1. Nostradamus, page 131.