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Page:Stendhal - Les écrits érotiques de Stendhal, 1928.djvu/18

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ment avec un palefrenier du général Pino, nommé Bergami, qu’elle a créé baron, et avec lequel elle rentrait tous les soirs dans sa chambre à coucher, à dix heures. À Pesaro, elle montrait dans son salon son propre buste et celui de M. le baron ; car c’est ainsi qu’elle et qu’on le nomme. Il a été palefrenier durant la campagne de Russie, et n’y a pris d’autre part que de soigner les chevaux que montait son maître. Mais, depuis, il a pris trois cent mille francs à sa maîtresse, à force de faire faire mauvaise chère aux gens qu’elle invite. Comme elle est folle d’amour, elle n’y prend pas garde. Il dit au marchand de vin : « Il me faut dix sous par bouteille ; » au boulanger : « Il me faut dix pour cent sur votre compte. » Tout le monde crie ; c’est un scandale et un mépris abominable. Donc, si vingt pairs anglais viennent se promener six