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Page:Stendhal - Molière, Shakspeare, la Comédie et le Rire, 1930, éd. Martineau.djvu/267

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LA COMÉDIE

quelqu’un, à qui on parle, qu’on croit qu’il n’existe pas[1].

La plaisanterie est encore un ridicule apparent jeté sur quelqu’un[2] qui peut être repoussé avec avantage par une autre plaisanterie, une autre image gaie offerte au spectateur, (c’est ainsi que j’aurais dû répondre à Gobert me disant : « Je crois bien que vous mourrez un jour. » — « Mais ce sera de gras fondu ») qui, outre les mêmes avantages que la plaisanterie attaquante, a encore celui de la difficulté vaincue, de la soudaineté, de l’extrême vivacité excitée par le désir de nous plaire.

Ce ridicule apparent porte souvent sur une base absurde, quelquefois cette base est donnée pour telle par l’homme qui fait la plaisanterie.

2e espèce de plaisanterie : Elle est alors d’une gaîté extrême et nous donne deux plaisirs.

1o Le sourire par la vue d’un homme assez heureux pour faire de telles illusions. Les gens soi-disant raisonnables ont le ridicule d’être fiers de n’être pas susceptibles de ce genre d’illusions, c’est-à-dire fiers d’être

  1. Le manuscrit du tome 15 de R. 5896 termine ici par ces mots : « Ici finit la copie de ce qui est sur Tracy, reste ce qui se trouve à la fin du 1er volume de Molière. »N. D. L. É.
     
  2. Absurdité gaie, greffée sur quelqu’un, qui s’évanouit à la réflexion… (Note du manuscrit R. 5896, tome 25.)