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Page:Stendhal - Molière, Shakspeare, la Comédie et le Rire, 1930, éd. Martineau.djvu/279

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LA COMÉDIE

la fadeur sont celles qui mettent l’interlocuteur du personnage intéressant, dans une situation comique[1].

[Frapper quelquefois par une situation de laquelle le spectateur tire la morale que je veux inculquer. Georges Dandin aux genoux de celui qu’il sait bien vouloir le faire cocu et forcé à cela par le crédit de son beau-père, prêt à l’abîmer. Chercher des situations autant que les traits de caractère, les chercher toutes.

Pour rechercher directement les positions comiques, il faudrait pouvoir les séparer des traits de caractère. Il y a les positions comiques données par le hasard comme, dans le genre de leçon morale, la femme cachée derrière le paravent de the school for scandal. La seule situation fait que les spectateurs se disent avec la plus grande énergie un million de choses, et ces choses sont précisément les mêmes que la femme se dit et que la pièce veut inculquer.

L’imagination n’empêche pas de voir, mais faisant sans cesse exagérer les proportions d’une partie, elle empêche de porter d’un caractère un jugement sain, parce

  1. À la suite de ce chapitre je place ici entre crochets quelques réflexions sur les caractères et les situations comiques écrites vers 1804–1805 et qui sont égarées à la page 102 de R. 5896, tome 15.