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Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/178

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La gangrène des dépenses excessives et aristocratiques a tout pénétré en Angleterre, même l’établissement de leurs courtiers pour l’achat de thé à Canton. Il est curieux de comparer l’établissement américain, aussi à Canton. Ce seul détail peint les deux gouvernements et la nature des impôts qu’ils doivent exiger des peuples.

Les Anglais en général, ne peuvent pas avoir d’esprit. Ne parlons pas de leur Constitution, dont la forme s’y oppose ; tenons-nous aux habitudes que chacun peut vérifier.

Le peuple anglais est un peuple affairé. Il manque souverainement de loisirs pour tout ce qui n’est pas argent. Remarquez

    Senate… a doting, mean spiritless, covetous, prejudiced andisceving Prince, etc. Depuis Gover, les fils des pairs destinés à avoir des fortunes de 200 mille francs de rentes ont imaginé de passer leur jeunesse dans les bureaux des ministres et de se vendre à eux comme commis pour 200 ou 300 louis avant de se vendre comme sénateurs. Le grand ridicule aux yeux de cette brillante jeunesse c’est l’amour de la liberté. Ajoutez à cela les mœurs décrites par le général Pillet, qui n’exagère pas toujours et qui n’a eu que le tort de ne pas connaître dix mille familles pleines de vertus et dignes de toutes sortes de respects, mais dix mille familles et quelques pairs comme les lords Grosvenor, Holland, Lansdown, Byron ne peuvent pas lutter contre la force des choses et des lois. Les jeunes gens qui désirent savoir à quoi s’en tenir sur cette Angleterre qui pendant si longtemps va être le sujet de nos conversations, n’ont qu’à lire mille pages in-8 savoir : Memoirs of a celebrated literary caracter [M. Gover], Murray. London. 1813 ; The Diary of lord Melcombre, et enfin une Histoire des Pontons qui paraîtra en 1820.